Sortir de la camisole de force mentale
Plusieurs pays au monde ont essayé d’une manière ou d’une autre de résoudre le dilemme israélo-palestinien, mais aucun n’a réussi de façon consistante. Dans le monde contemporain, en l’absence d’un leadership effectif et moral d’une superpuissance dont le message est écouté en Israël au moins de temps à autre, la situation générale n’évoluera pas. Cette puissance dans le contexte actuel n’est autre que les États-Unis. Mais n’oublions pas que celle-ci est handicapée d’abord par ses propres problèmes croissants, puis par le fait que le système politique américain s’incline continuellement devant les extrémistes parmi les Juifs américains et leurs alliés les fondamentalistes évangéliques chrétiens, mais aussi devant le chantage nucléaire dissimulé et indirect provenant d'Israël.39
La situation à l'intérieur de tous les pays arabes limitrophes de la région a tellement changé depuis 1948 ; et les deux leaderships israélien et palestinien sont soit incapables, soit mal équipés pour établir la paix, d’une part parce que parmi eux, on trouve ceux pour qui la paix ne figure pas à l’ordre du jour, et de l’autre on trouve ceux qui sont incapables de la réaliser. Toute solution possible nécessiterait une approche tout-à-fait nouvelle et un état d'esprit que le leadership actuel dans l'ensemble de ces pays, y compris en Israël et en Palestine, est nettement peu doué pour même en rêver.
Malgré la complexité des problèmes, la donne de base reste que les Israéliens doivent laisser les Palestiniens vivre en paix, et ces derniers doivent comprendre qu'ils ne peuvent continuer de réclamer aujourd'hui ce que leurs propres dirigeants incompétents, arabes et locaux, ont perdu hier et continuent sur le même chemin aujourd’hui. Les divisions et les accrochages du leadership palestinien depuis la fin de la Première Guerre mondiale, et jusqu’à nos jours, finira par effacer la Palestine de la carte avant que les Israéliens ne le fassent.
Avant même de prononcer le mot “paix”, il devrait y avoir pour commencer une bonne volonté de la part de chaque camp pour au moins prendre l'autre sincèrement en considération, jusqu'à ce qu'un semblant de vie normale y règne dans leurs vies respectives. Celui-ci n’est pas un problème de sécurité comme on le décrit presque toujours. Le manque de sécurité est la conséquence du problème, et non pas le problème lui-même. Donc, devoir assurer une période de calme et de réflexion dans la région serait une condition sine qua non pour commencer. Cette phase permettra aux Palestiniens de respirer et de vivre comme des êtres humains, et aux Israéliens de vivre paisiblement et non pas dans un climat de guerre comme c’est le cas depuis des générations.
Si nous voulons la paix, celle-ci devra être une paix entre les peuples et non pas uniquement entre des fonctionnaires publics, des généraux et des politiciens « élus », qui ne sont tous intéressés qu’à jouer le jeu pour le plaisir de la chose ou bien pour leur intérêt personnel. Pour plusieurs parmi ceux-ci il ne peut y avoir que des gagnants ou des perdants. Mais les millions qui eux finiront par gagner ou perdre, eh bien ils sont traités avec condescendance comme des enfants qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Entre ce type de « leaders » séculiers et religieux qui ont imposé leurs intérêts ou leur ignorance sur les peuples, il n’y a pas d’espoir pour l’humanité dans ce monde.
Pour y arriver, le trajet exige des dirigeants compétents capables de penser en des termes qui mènent vers une réconciliation plutôt qu'en terme de relations entre adversaires. Malheureusement, de nos jours, la plupart des leaders arabes et israéliens ne représentent que les intérêts de certains groupes, tout en veillant à leurs propres intérêts personnels, financiers, ou idéologiques. Finalement des leaders dont le « moteur de recherche » ne reconnaît des concepts tels qu’honnêteté, partage, humanité, ou justice. Le mur de Berlin est tombé, et il est temps que d’autres murs s’écroulent aussi, tels que ceux de l’ignorance stupide, de l’avidité, de l’autojustification, de l’arriération, de l’esprit borné, de l’arrogance et du pharisaïsme. Cela sans oublier l’association entre mythologies et contes de fées avec le Créateur. Les religions créées par les hommes ne résolvent pas les problèmes municipaux, ni procurent les besoins de la vie quotidienne.
Compte tenu des réalités actuelles sur le terrain, le point de départ ne devrait surtout pas consister en une démarche qui assurerait un processus mort-né, c’est-à-dire de tenter de marchander la répartition des villes et des biens immobiliers entre Israéliens et Palestiniens, comme cela a toujours été le cas. Il ne faut même pas en parler. C’est trop tôt pour ça. Il faut penser en terme de gens et non pas en terme d’immobilier. De plus, s’attendre à ce que les deux adversaires, provenant de cultures différentes, puissent se parler ou même s'écouter rationnellement dans les conditions actuelles serait absolument futile. puissent se parler ou même s’écouter rationnellement dans les conditions actuelles serait absolument futile.
|