Mohamed Ali Eltaher
 

Biographie

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ANNEXE 6

COLONEL ABDALLAH EL-TAL

Colonel Abdallah El-Tal (Aboul-Montasser) (1918 – 1973) était un officier de renommée dans la Légion arabe pendant la Guerre de Palestine de 1948-1949. Le nom de la Légion en Arabe est “Al-Jaych Al-Arabi”, c’est-à-dire l’Armée arabe. Elle fut créée par les Britanniques après la création de l’Émirat de Transjordanie, “Imarat Charq El-Ordon”, en 1921 aujourd’hui connue sous le nom de Royaume Hachémite de Jordanie.

Il a tenu plusieurs commandements au cours d’une carrière militaire relativement courte, mais il avait le rang de Major (Commandant), puis Colonel et Gouverneur Militaire de Jérusalem durant la période critique de la bataille pour la ville sainte en 1948. Colonel El-Tal est un descendant d’une tribu arabe renommée et respectée en Jordanie et dans d’autres pays de la région. Leur chef-lieu est la région d’Irbid située au nord ouest de la Jordanie.

Colonel El-Tal, officier charismatique qui aimait la musique et qui avait même une belle voix, était un exemple d’aptitude militaire et de courtoisie sur le terrain de bataille, que ses troupes soient victorieuses ou perdantes. Plusieurs historiens fiables y compris parmi les Israéliens en on parlé de lui et du rôle qu’il a joué sans tache durant cette guerre. Au fond il est impossible de parler de la bataille de Jérusalem de 1948 sans parler du Colonel Abdallah El-Tal.

Un film en DVD intitulé  “O Jérusalem” dont l’histoire est partiellement basée sur un livre du même nom publié en 1971 par Larry Collins et Dominique Lapierre, a été lancé en Europe en Octobre 2006. Le film qui raconte la bataille de Qastal et celle du Quartier juif à Jérusalem, décrit partiellement le rôle joué par Abdelqader Al-Husseini et le Colonel Abdallah El-Tal au cours des deux batailles respectivement, et utilise ces deux événements comme toile de fond pour une histoire impliquant des Palestiniens et des Juifs.

Les opérations militaires conduites par le Colonel El-Tal au cours des dernières phases de la bataille de Jérusalem, au cours desquelles il a intensifié ses tirs contre les forces juives, n’avait pas l’autorisation explicite du Commandant britannique de la Légion arabe, le Lieutenant-général John Bagot Glubb, plutôt connu comme Glubb Pacha, qui considérait les initiatives d’El-Tal comme touchant à l’insubordination. Afin d’éviter de se voir critiquer par les autres dirigeants arabes, le roi Abdallah I s’est vu contraint de sanctionner l’intervention militaire plutôt musclée du Colonel El-Tal, ne fut-ce qu’avec hésitation. Pendant ce temps, le roi Abdallah I complotait secrètement avec les dirigeants du Mouvement sioniste et l’Agence juive, à savoir Golda Meir, Moshe Sharett et Eliahou Sassoon, pour qu’ils lui cèdent une partie du territoire palestinien. Les opérations militaires menées par Colonel El-Tal reflétaient le fait que celui-ci ainsi que ses troupes ne pouvaient pas rester les mains croisées et voir la population palestinienne sans défense à la merci du feu de l’ennemi, pendant que son roi complotait avec ce même ennemi.

Une fois qu’une trêve fut signée entre la Jordanie, les autres gouvernements arabes et les dirigeants juifs (Les Palestiniens ne faisaient pas partie ni de cette trêve, ni des autres accords signés plus tard.) le roi a manifesté sa colère envers les initiatives militaires du Colonel El-Tal, qui aurait pu déjouer ses plans. Il est ironique que c’est finalement “l’insubordination” du Colonel El-Tal qui a sauvé la vieille ville de Jérusalem pour le roi Abdallah I, autrement elle aurait été capturée par les forces de la Haganah juive en 1948.

Peut-être le roi devenait aussi de plus en plus inquiet de la popularité croissante d’El-Tal car celui-ci fut curieusement accusé de comploter avec les Syriens afin de prendre le pouvoir en Jordanie et annexer le royaume à leur pays ! Donc, au lieu de retourner dans sa ville natale et dans son pays comme un héro, El-Tal s’est trouvé obligé de demander l’asile politique en Égypte, où il a passé presque vingt ans en tant que réfugié politique.

En fin de compte la bataille de Jérusalem, faut-il le préciser, fut la seule victoire militaire arabe d’envergure durant toute la durée de la guerre de 1948-1949. L’initiative du Colonel El-Tal avait alors prévenu la chute de la vieille ville et une partie de ses environs entre les mains de la Haganah. Néanmoins les Israéliens ont fini par capturer toute la ville y compris ce qui restait de la Palestine plus tard lors de la guerre de 1967, connue sous le nom de “Guerre des six jours”.

Colonel El-Tal est décédé en Jordanie le 13 août 1973. Il a eu six enfants, dont une fille Inas, et cinq garçons Montasser, Salah, Oussama, Khaled et Hamza. Les liens d’amitié entre sa famille et celle d’Eltaher continuent jusqu’à nos jours.

Les mémoires du Colonel El-Tal on été publiées au Caire en 1959 sous le titre “Karithat Falastin” (La catastrophe de la Palestine). Le livre a vite disparu des marchés, mais l’essentiel de son contenu est inclus dans un autre livre publié à Amman en 1999 et intitulé “Abdallah Al-Tal Batal Maaraket Al-Qods” (Abdallah El-Tal : Héro de la bataille de Jérusalem)51, et dont l’auteur est son frère le Dr. Ahmad Youssef El-Tal. Les deux livres ont été publiés bien sûr en Arabe, mais une traduction vers l’Anglais et/ou l’Hébreu aurait pu être faite par les Britanniques ou les Israéliens pour leurs propres besoins.

 
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