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Hoda Chaarawi, l'avantgardiste égyptienne dans la lutte pour les droits de la femme. Sans Hoda Chaaraoui beaucoup de femmes égyptiennes n'auraient jamais eu une éducation. Déjà dès 1910 elle était une des premières femmes égyptiennes à se soulever pour les droits de la femme. Elle s'opposa aussi à la présence militaire britannique en Égypte. En 1910 elle inaugura la première école d’enseignement public pour filles. Avec son amie Siza Nabaraoui elle fondé la première organisation purement féminine, Al-Ittihad Al-Nisa’i Al-Misri (l’Union féminine égyptienne). Elle a de même lancé "l’Égyptienne", la première revue pour femmes.
À son retour à Alexandrie en 1923 après avoir assisté au Congrès féministe international de Rome en tant que présidente de la délégation égyptienne, Hoda Chaaraoui, suivie de sa collègue Siza Nabarawi, se sont dévoilées, découvrant ainsi leur visage. Les deux femmes sont devenues ainsi les premières femmes égyptiennes à ôter le voile en public tout en le dénonçant comme une coutume étrangère et le symbole de la domination masculine. Ce geste mémorable a eu lieu à la gare du Caire, où une foule de femmes drapées de longs voiles noirs les attendait. Lors de son séjour à Rome, Hoda Chaaraoui n’avait pas hésité de demander au leader italien Benito Mussolini lors de sa rencontre avec lui à la fin du Congrès, d’accorder le droit de vote aux femmes italiennes.
Son époux, trente ans son aîné et aussi son cousin germain, l’avait divorcée lorsqu’elle a refusé de porter le voile. Mais elle a persévéré dans sa croisade, et en 1924 remporta une des réformes qu’elle réclamait, néanmoins l’interdiction du mariage aux filles avant l’âge de seize ans, au lieu des douze ou treize ans en vigueur jusque là. Hoda Chaaraoui voulait que l’enseignement supérieur soit disponible aux filles ; elle voulait aussi abolir la polygamie et les mariages arrangés ; elle voulait abolir la prostitution et l’interdiction des mutilations génitales. Ses autres demandes de réforme étaient probablement bien avant leur temps, et par conséquent n’ont pas eût gain de cause malheureusement.
Adapté de l’article « Le féminisme arabe » par Osire Glacier -‘Relations’, Montréal, septembre 2007 (719), p.30-31. |
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