Mohamed Ali Eltaher
 

Biographie

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ANNEXE 4

WADIE PHILISTIN

La version arabe de son nom, “Philistin”, c’est-à-dire Palestine, pourrait suggérer qu’il est Palestinien ; il ne l’ait pas, pourtant il s’enorgueille. Wadie Philistin est un pur-sang égyptien né à Akhmim dans la province de Sohag en pleine Haute Égypte d’une famille Copte chrétienne originaire de la ville de Nakkada50 dans la province de Qena située pas trop loin de la fameuse Louxor.

Gradué en 1942 en journalisme de l’Université américaine du Caire, il devient plus tard, écrivain, homme de lettres et 67 ans durant un journaliste couvrant des questions politiques, économiques et littéraires. De 1945 à 1952 il travaille pour deux journaux cairotes renommés : « Al-Moqtataf » et « Al-Moqattam », où il est à la tête d’un nombre de départements tout en étant chargé de l’éditorial quotidien, qui était repris par divers journaux arabes et étrangers.

Il est bien connu dans le monde arabe comme auteur et traducteur de plus de quarante livres en littérature, économie, biographies, politique et en journalisme, qu’il a enseigné à l’Université américaine du Caire entre 1948 et 1957.

Il a de même contribué à la compilation de plusieurs encyclopédies, dont « l’Encyclopaedia Coptica », publiée par l’Université de Utah aux États-Unis, la version arabe simplifiée de l’encyclopédie « Columbia Viking Encyclopaedia », la « Encyclopaedia of Egyptian and World Personalities », et la version arabe de la « Spanish Kombi Illustrated Encyclopaedia.

Son ouvrage le plus récent et qui fut publié en 2003 consiste en une anthologie en deux tomes des écrivains arabes célèbres, des hommes de lettres, des intellectuels et des orientalistes qu’il a connus durant sa carrière. Il a été rapporté qu’il était le premier à prédire que l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz, qui a décroché le Prix Nobel pour la littérature en 1988, avait l’envergure de devenir un personnage connu mondialement.

En plus des centaines d’articles qu’il a rédigés et qui furent publiés dans plusieurs pays arabes, il est devenu le Directeur général du bureau cairote de l’Arabian-American Oil Company (ARAMCO), et supervisa la publication de sa revue mensuelle « Qafelat Al-Zayt » publiée en langue arabe, et qui est la sœur de l’autre prestigieuse publication Aramco World Magazine, qui est spécialisée dans les pays et les questions culturelles et historiques arabes et islamiques, et considérée comme le sosie du fameux National Geographic.

Plusieurs écrivains en Égypte et dans d’autres pays ont écrit à propos de Wadie Philistin et ses œuvres, tels que son profil écrit pare Mme. Safynaz Kazem, et remplissant une page entière du quotidien égyptien Al-Ahram de 1996. Mme. Kazem précisait dans cet article que « le passe-temps intellectuel de Wadie Philistin est d’aller à la recherche de termes scientifiques qui ont été négligé par les dictionnaires spécialisés ». Plus loin dans l’article elle décrit son usage de la langue arabe comme étant « si élégant, que les amoureux de cette langue retiennent leur souffle face à sa beauté » Elle ajoute que « …sa plume, est si élégante et d’un humour si raffiné, qu’elle pénètre dans les profondeurs du caractère qu’elle décrit, disposant ainsi des barrières entre le sujet et le lecteur. »

Il est éventuellement élu comme membre des prestigieuses Académies de la langue arabe en Syrie (1986) et en Jordanie (1988), mais curieusement pas dans son pays ! Un des rares hommes de lettres égyptiens de portée pan Arabe et pas seulement en Égypte, il est, comme Eltaher, un intellectuel qui a une vision globale du monde autour de lui, et ne se trouve pas prisonnier de vision strictement locale. Pendant que certains s’emboitent sous une quelconque étiquette religieuse, il est intellectuellement au-delà de tout ça, et presque la plupart de ceux avec lesquels il entretien des relations sont dans la même catégorie. Son temps était celui de l’intellectualisme pan arabe comprenant hommes et femmes qui s’étaient libérés des contraintes et de l’étroitesse d’esprit, ainsi que du localisme suffoquant.

Wadie Philistin et Eltaher étaient de très bons amis et ont entretenu une vive correspondance qui a duré jusqu’à la mort d’Eltaher. Autant qu’il le puisse, il ne laisse jamais passer une occasion sans mentionner son ami Eltaher et « Dar Ashoura ». Comme celui-ci ainsi que plusieurs autres intellectuels, il a été emprisonné et traité honteusement. Trois générations d’Égyptiens n’ont jamais entendu parler de lui, et, tout comme Mme. Safynaz Kazem, viennent justement de le découvrir.

Aujourd’hui en 2010 Wadie Philistin est octogénaire, mais continue d’entretenir une correspondance animée, il ne cesse d’écrire, de traduire et de participer dans des conférences tant en Égypte qu’à l’étranger. Maintenant qu’il a été « redécouvert », ses articles culturels et littéraires ont réapparu dans les publications égyptiennes.

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