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ANNEXE 7HAJ AMIN EL-HUSSEINIHaj Amin El-Husseini (1897-1974), Mufti de la Palestine, Chef du Comité arabe supérieur et du Conseil islamique suprême en Palestine, était un diplomate raffiné et trônait sur son pays et dans le monde comme le roi non-couronné de la Palestine. Il se comportait d’ailleurs de la sorte. De complexion très claire, il avait des yeux bleu-vert et portait une petite barbe rousse bien entretenue sur un visage de Messie. Il parlait à voix basse, et il fallait bien prêter l’oreille pour pouvoir entendre ce qu’il disait. Eltaher souvent disait que si on cherchait un modèle pour faire un portrait facial de Jésus Christ, Haj Amin, aurait été le meilleur modèle pour poser à cette fin! Durant toute sa vie Haj Amin a fait autant d’ennemis que d’amis parmi les Palestiniens et les Arabes en général. Nonobstant une longue amitié entre les deux hommes, la liaison entre Eltaher et lui a vu plusieurs ruptures sur des positions politiques. Lorsqu’Eltaher fut détenu en 1949 dans le camp d’internement de Huckstep en Égypte, il soupçonnait que Haj Amin aurait pu être derrière cette affaire parce qu' Eltaher ne soutenait pas sa politique vis-à-vis la lutte en Palestine durant les quelques années précédant la chute du pays entre les mains des Juifs. Au fond Eltaher blâmait Haj Amin partiellement pour cette défaite. Après une longue rupture, ils ne se sont réconciliés que vers la fin de leurs vies. Haj Amin et Eltaher sont décédés quarante jours à part, et ont été enterrés pas loin l’un de l’autre dans le même cimetière à Beyrouth. De son vivant, Haj Amin a eu un fils nommé Salah, et six filles: Asma, Souad, Zeynab, Nafissa, Amina et Jehad. En fin de compte, Haj Amin aurait mené ses batailles de la façon qu’il considérait la meilleure. Il n’y a aucun doute qu’il était un politicien astucieux mais il a toujours été un vrai patriote palestinien. Il a passé les dernières années de sa vie au Liban dans la banlieue de Mansourieh sur les collines surplombant la capitale Beyrouth. Il avait une grande maison avec jardin, mais ne vivait pas dans le luxe. Il avait son propre chauffeur et un gardien pour assurer sa sécurité et celle de sa famille. Lorsque la guerre civile au Liban a éclaté en 1975, il a été rapporté que des milices chrétiennes non-identifiées avaient attaqué sa maison et y mirent le feu. Il a été aussi rapporté, mais sans preuve, que l’incendie a détruit ses archives ainsi que sa bibliothèque bien riche en livres. La plupart des écrivains sionistes et israéliens, et ceux qui suivent leur ligne, ont maintenu une ligne d’attaque assez uniforme contre Haj Amin, néanmoins qu’il se servait de la religion comme une arme politique”. Un argument qui n’est pas particulièrement intelligent, puisque le concept de la création d’Israël n’est basé que sur la religion. Haj Amin continue aussi d'être calomnié pour avoir été “pro-Nazi” et un “Hitler-lover”, tout en produisant des photos à l’appui le montrant avec le Führer, ou avec le chef des SS Heinrich Himmler, ou avec le Ministre des affaires étrangères Joachim Von Ribbentrop ainsi que d’autres ; ce qui n’est pas tout à fait juste. Afin de donner un peu de perspective historique à toute cette affaire, il est connu qu’il a flirté avec l’Allemagne pour obtenir son soutien contre l’occupation britannique de la Palestine, ainsi que sa politique d’inonder son pays par des immigrants européens de confession juive. Il est vrai que cette politique qu’il a poursuivie n’avait pas le soutien de tous les Palestiniens, mais il n’avait pas beaucoup de choix, vu qu’il était poursuivi par les Britanniques avant, durant, et même après la seconde guerre mondiale à cause de son opposition à leur politique coloniale en Palestine. Les Britanniques l’ont traqué pour s’assurer que les Palestiniens demeurent sans leaders, et ne lui ont laissé qu’un seul choix, néanmoins de demander de l’aide à leurs ennemis, tout d'abord les Italiens, puis les Allemands. Il est à noter qu'au début de leurs contacts avec les responsables britanniques, les chefs palestiniens pensaient avoir une relation avec des "gentlemen anglais". Initialement, les Palestiniens résistaient et se défendaient 'poliement' à travers des réunions, des échanges de lettres, des mémorandums et des pétitions, comme de "vraies gentlemen". Mais ils finirent par découvrir que ceci ne dépassait pas les apparences, et que ces "gentlemen" se comportaient envers eux sans une trace de moralité. Les Palestiniens ont vite réalisé qu'ils n'avaient d'autre choix que de prendre les armes contre eux et que c'était finalement le seul language qu'ils comprenaient. La responsabilité de la Grande Bretagne dans la tragédie du peuple palestinien demeure suprême, et les Anglais ont toujours un compte à régler pour ce qu'ils leur ont fait en s'appropriant de leur pays, et pire encore, en le donnant à un autre peuple. Haj Amin était bien certainement au courant du mauvais sang entre les Nazis et les Juifs en Europe, mais ni lui, ni ceux qui gravitaient autour de lui, avaient aucune idée des campagnes d’extermination de Juifs, de Slaves et de Tsiganes menées dans les camps de concentration. Tout simplement, Haj Amin suivait le fameux dicton populaire: “l’ennemi de mon ennemi est mon ami”. Finalement, qui n’a pas agit ainsi au cours de l’histoire, qu’elle soit ancienne ou moderne ?52 Dans ce contexte, voici ce que Mohamed Ali Eltaher avait écrit dans son livre « Nazarat Ashoura au sujet du peuple palestinien et des Nazis en Allemagne sous le titre “Les Juifs en Allemagne” » : « Selon une dépêche de Breslau en Allemagne datée du 19 juin, 1932 une confrontation a eu lieu entre des Juifs et les partisans de Hitler lorsque quelque trois cent partisans qui défilaient dans les rues se sont trouvés face-à-face avec un cortège funèbre Juif. Chaque fois que les partisans d’Hitler rencontraient des passants juifs, ils leur criaient : « Juifs, allez vous en Palestine ! » Lorsqu’ils ont vu le cortège funèbre, ils ont crié : « En voici un qui est déjà parti en Palestine. Bientôt nous nous en débarrasserons des autres ». Lorsqu’Eltaher a lu ces lignes dans la dépêche il « s’est senti déprimé et ne pouvait que se joindre aux Juifs pour souhaiter l’échec de Herr Hitler tout et que son cou sois cassé aussi avant que lui et ses partisans ne deviennent suffisamment forts et réussissent à prendre le pouvoir en Allemagne. » « Oui, ma position en tant qu’Arabe Palestinien vis-à-vis d’Hitler est identique à celle des Juifs. Les Juifs et nous somme en accord et en désaccord en même temps. C’est la première fois de ma vie que je m’oppose à un mouvement nationaliste et que je lui souhaite l’échec. Voici pourquoi. « En tant qu’Arabe Palestinien, il est important pour moi qu’il n’existe aucun motif n’importe où dans le monde qui pousserait les Juifs à venir en Palestine. En chassant les Juifs de l’Allemagne, le nationaliste Hitler réussira à s’en débarrasser complètement ou partiellement. Ils ne trouveront alors aucun autre refuge qu’en Palestine. La chute d’Hitler, même si elle cause un tort au mouvement nationaliste allemand, affecte la survie de mon pays. C’est pour cela que je prie le lecteur de me pardonner cet égoisme, parce que la survie est un trait humain inné qui ne change pas. Ainsi malgré moi je me dois de partager mes meilleurs souhaits aux Juifs en Allemagne. Quelle catastrophe calamiteuse tombera sur la Palestine si Hitler triomphait en Allemagne et commencerait à persécuter les Juifs – Que Dieu les garde seulement là bas. Autrement, à Dieu ne plaise, ils finiront par envahir la Palestine comme des sauterelles. »53
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